Ride - This Is Not A Safe Place (2019)

Bon, pour commencer je dois dire que ce doit être l'une des chroniques que j'ai eu le plus de mal a écrire puisqu'elle aura passé une paire de mois en gestation.
Pas à cause des qualités intrinsèques de l'album mais parce que je l'ai trouvé assez déconcertant.

On peut commencer par dire que c'est vraiment un retour prolifique pour Ride.
En effet, après pas loin de deux décennies de séparation, les voilà qui sortent en l'espace de 2 ans un album,  Weather Diaries en 2017  puis un EP, Tomorrow's Shore en 2018, et donc maintenant ce nouvel album nommé This Is Not A Safe Place (TINASP pour les intimes).


Les membres du groupe ont dit qu'ils avaient retrouvé l'inspiration de leurs débuts et les références citées par Andy Bell, dont The Cure et The Smiths, excusez du peu, font envie.
Et n'oublions pas que ce même Andy Bell, durant la période de séparation du groupe, a joué de la basse pour Oasis, groupe pour lequel il a même composé quelques morceaux.

Bref, après un Weather Diaries plutôt bien accueilli, on se demande ce que peut bien cacher ce nouvel album dont la pochette n'est en plus pas sans rappeler celle d'un certain ... Nowhere !!!
L'essentiel des morceaux de l'album, 8 sur 12, ont été composés par Andy Bell. On est donc loin de la guéguerre entre Andy et Mark qui les voyait faire chacun les morceaux d'une face de l'album Carnival of Light en 1994.

Et pourtant, malgré cette uniformité de façade de la composition, le résultat est étonnant (on en revient là à l'aspect déconcertant évoqué au début de la chronique).
En effet, ce ne sont pas les idées et les inspirations qui ont manqué puisque l'album est plutôt éclectique et il y en a pour (presque) tous les goûts.


Ça commence fort avec R.I.D.E., signé Loz Colbert, un ovni qui me fait penser à du My Bloody Valentine pour les voix avec une dose de New Order (époque Technique) pour le beat, ce qui diffère de ce que le groupe a déjà pu faire.
On enchaîne ensuite sur les deux singles de l'album, Future Love puis Repetition.
Je dois avouer que ni l'un ni l'autre ne m'avaient vraiment emballé mais finalement, Future Love passe plutôt bien avec ses riffs travaillés et l'harmonie des voix. Par contre je ne suis toujours pas convaincu par Repetition avec son intro ratée et ses effets de ... répétition.
Peut être que je ne suis pas assez ouvert puisque comme le disent les paroles
It's funny, people hate you to change
They want you just to repeat and stay the same
Even though repetition is a form of change 
C'est sans doute aussi une pierre dans le jardin de ceux qui leur reprochent de ne plus avoir le même son qu'à leur début et souhaiteraient un nouveau Nowhere.
Pourtant, ils ont toujours évolué d'un album à l'autre mais leur "malédiction" aura sans doute été de réussir à ce point leur premier album.
Et après tout, le groupe n'avait-il pas annoncé dès leur début et Chelsea Girl cette envie de changement ?
Take me for a ride away from places I have known
D'ailleurs, le morceau suivant, Kill Switch, devrait ravir les nostalgiques amateurs de noisy pop avec ses guitares nerveuses comme le fera ensuite Fifteen Minutes avec ses gros riffs plus loin dans l'album.
Nouveau changement de style avec Clouds of Saint Marie que je trouve un peu mièvre, une des chansons les plus dispensables de l'album avec Dial Up voire Shadows Behind the Sun.

Eternal Recurrence est une ballade dans le pur style du groupe (et surtout de Mark Gardener) et m'a fait penser à l'album Universal Road que j'ai beaucoup aimé avec ses belles plages de guitares (mais bon c'est un peu la marque de fabrique du groupe).
Je n'ai pas compris pourquoi Jump Jet n'a pas été choisie comme single car c'est une des meilleures si ce n'est la meilleure chanson de l'album (il y a pas mal de fans qui pensent comme moi) et elle symbolise vraiment le son du groupe. Ce n'est pas pour rien qu'elle figure dans mes 19 chansons de l'année.
End Game est aussi réussie mais dans un autre style, plus calme.
Et comment ne pas évoquer les 8'40" de In This Room qui vient terminer cet album dans le style si particulier du groupe et dont les paroles donnent son nom à l'album.
This is not a safe place to be
You didn't think it was
When you lined up to sign your name
This is not a safe place to be
And no one cares
If raving and drowning do look the same

 Je ne suis d'ailleurs pas surpris qu'elle fasse partie des rappels lors des live du This Is Not A Safe Place Tour qui passera d'ailleurs bientôt en France.
Je ne peux d'ailleurs que vous recommander d'aller les voir en live, c'est vraiment quelque chose !!!
 
Donc, une fois passée ma petite déception de ne pas avoir été accroché d'emblée par un morceau comme ce fut le cas dans leurs précédents disques, il faut reconnaître que c'est un album plutôt addictif et que c'est toujours un plaisir de le réécouter.
Bref, encore un bon disque de Ride mais en ont-ils fait qui ne le soient pas (et oui, après l'avoir écouté de nouveau, je suis même revenu sur mon à priori très négatif concernant Tarantula) ?

Tracklist :
  1. R.I.D.E.
  2. Future Love
  3. Repetition
  4. Kill Switch
  5. Clouds of Saint Marie
  6. Eternal REcurrence
  7. Fifteen Minutes
  8. Jump Jet
  9. Dial Up
  10. End Game
  11. Shadows Behind the Sun
  12. In This Toom
 

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