Fontaines D.C. - Dogrel (2019)

Dogrel est le premier album du quintet irlandais Fontaines D.C. Bien que paru le 12 avril 2019, il a été annoncé par certains comme le disque de l'année. Malgré le précédent Sharon Van Etten, je me devais quand même de lui donner sa chance et force est de constater que même si le titre serait sans doute usurpé, c'est quand même d'un autre niveau.
Dès les premières chansons de l'album, on est séduit par l'énergique rock tirant sur le post-punk du groupe qui n'est pas sans rappeler le Songs of Praise de Shame. Personnellement, j'avoue avoir préféré ce dernier car il manque à Dogrel une chanson de la trempe de One Rizla, le genre de morceau que je suis capable de me passer en boucle une multitude de fois sans m'en lasser.
Cela dit, je trouve une plus grande cohérence à l'album de Fontaines D.C. qui commence sur les chapeaux de roue avec des chansons courtes et nerveuses comme Big ou Sha Sha Sha

Vient ensuite Too Real, qui doit prendre une dimension particulière en live.

En effet, toujours à l'instar de Shame, les Irlandais se sont fait connaître en sortant des EPs (dont la plupart des morceaux sont repris dans cet album) et en tournant beaucoup.
Pourtant, ce sont avec leurs chansons moins directes et plus mélodiques comme Television Screen ou l'enchaînement Roy's Tune / The Lotts que je les trouve meilleurs, surtout que cette dernière a en plus une partie instrumentale très réussie avec une belle ligne de basse.

Du coup, le changement ensuite avec la plus rêche Chequeless Reckless ou avec la plus rock Liberty Belle m'a un peu laissé sur ma faim pour ne pas dire déçu. Heureusement, c'est bien mieux avec Boys In The Better Land.
Mais c'est surtout le final qui est surprenant avec Dublin City Sky, une ballade irlandaise qui n'aurait pas dépareillée chez les Pogues.

Au final, si ce disque n'est certes pas l'album de l'année et s'il a quelques temps faibles qui le font parfois paraître un poil répétitif, il reste très agréable à écouter et fait assurément partie des meilleurs album du premier semestre 2019.
Bon, il faut aussi apprécier la voix et l'accent de Grian Chatten, mais ça fait aussi partie du charme du groupe.
En tous cas, il y a un comme vent de révolte sur une partie du rock britannique, comme si le post-punk en vogue actuellement était lié la situation actuelle liée à la crise et au Brexit.